Les bandits de l'Arizona by Gustave Aimard

Les bandits de l'Arizona by Gustave Aimard

Author:Gustave Aimard
Format: epub


X

De la rencontre que firent le général de Villiers et don José de leur ami Sans-Traces et ce qui s’en suivit pour Matatrès

Le lendemain vers huit heures du matin, Sidi-Muley entra dans la chambre du général de Villiers.

Le brave officier dormait à poings fermés.

Le spahi le regarda pendant un instant avec intérêt.

– C’est fâcheux de le réveiller ainsi, murmura-t-il en grommelant selon son habitude ; cependant il le faut, ajouta-t-il, si je le laissais dormir, il me ferait un chabanais à tout casser ; tiens, fit-il en riant, j’ai trouvé ; avec cela qu’il a le réveil caressant. Baste ! allons-y.

Et le digne soldat saisit une carafe et la brisa sur le parquet avec un bruit de tonnerre.

– Sacrebleu ! s’écria le général en se dressant subitement sur son lit.

– Ne faites pas attention, mon général, c’est moi qui ai cassé une carafe.

– Fichu imbécile ! reprit l’officier, que le diable t’emporte ! je faisais un rêve charmant, que tu as interrompu par ta maladresse ! Quel idiot, je vais tâcher de rattraper mon rêve !

Et il se recoucha et s’enveloppa jusqu’aux yeux dans ses draps et couvertures.

– Ah ! non, dit résolument le spahi, c’était pas la peine d’avoir brisé la carafe alors ?

– Hein ! qu’est-ce que tu rognonnes, animal ?

– Je ne rognonne pas, sauf respect, général, je dis qu’il faut se lever.

– Allons donc ; j’ai envie de dormir.

– C’est possible, mais tout le monde est prêt, et l’on n’attend plus que vous pour partir.

– Ah ! bigre, s’écria le général en sautant de son lit, c’est vrai : j’avais oublié, et tu ne me le disais pas, animal ?

– Faites excuses, mon général, voilà une demi-heure que je vous l’ai dit, à preuve la carafe.

– C’est bon ! c’est bon ! aide-moi à m’habiller au lieu de rester là comme un cormoran perché sur une patte.

– Hein ! quel réveil caressant, et dire que tous les jours c’est comme cela !

– Que mâchonnes-tu ainsi ?

– Je dis que c’est bien, mon général, et que vous serez vêtu en deux temps trois mouvements.

– Oui va, mon pauvre Sidi, reprit l’officier en riant, je t’ai bien entendu ; que veux-tu ? je ne puis être aimable en me levant.

– Pardi ! je le sais depuis longtemps, mais je ne vous en veux pas pour cela, mon général. Je sais que c’est plus fort que vous.

– Alors tu ne m’en veux pas ?

– Moi ? allons donc ! puisque c’est votre manière de voir.

– C’est juste, dit l’officier en riant.

Tout en causant ainsi avec son soldat, le général s’était habillé.

– Là ! voilà qui est fait, dit-il, tu vois que je n’ai pas perdu de temps.

– Pardieu ! il n’y a que le premier moment qui est dur, après cela va tout seul.

– Tu es un profond philosophe, Sidi mon ami ; allons, en route.

– Voilà, mon général.

Ils quittèrent la chambre à coucher.

La cour – patio – était remplie de cavaliers, les trois dames étaient en selle ainsi



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